Contre le dumping social en mer, RTE doit respecter les droits des marins !
Sous-traitance en cascade, recours massif aux travailleurs détachés et pavillons de complaisance : le dumping social est quotidien sur les chantiers de l’éolien en mer.
Ainsi, l’armateur néerlandais Van Laar Maritime a 30 bateaux sous pavillon du Vanuatu ou des Bahamas pour ne pas appliquer les règles sociales, fiscales et environnementales françaises et européennes. Les marins sont sous-payés, ne cotisent ni pour le chômage ni pour la retraite et ont une assurance privée limitée au cas de maladie à bord.
De plus, les bateaux sont vétustes et les procédures de sécurité ne sont pas respectées, mettant en danger les équipages. C’est ce qui est arrivé aux marins du St John, qui a fait naufrage en septembre 2022 suite à une voie d’eau au niveau des machines. Le bateau a été rattrapé in extremis par un remorqueur alors qu’il dérivait vers les rochers et les marins ont été ramenés sain et sauf au port de Saint Malo.
Le St John travaillait alors pour le câblier Nexans, à qui RTE a confié la fourniture et l’installation des câbles de raccordement du parc de Saint-Brieuc pour la coquette somme de 115 Millions d’€.
L’activité offshore va prendre de l’ampleur avec la construction de parcs éoliens sur les 4 façades maritimes et employer 2 à 3000 marins et 100 à 150 bateaux supplémentaires.
C’est pourquoi, la CGT a interpellé la direction sur l’utilisation de navires qui ne respectent pas le droit social français (que l’équipage soit français ou non).
Nous sommes intervenus au Conseil Supérieur de la Marine Marchande du 16 janvier qui réunissait l’Etat, les armateurs, les représentants du personnel du secteur… et RTE pour parler éolien offshore. Avec la CGT de la marine marchande et des ports et docks, nous avons exigé des garanties sociales collectives de haut niveau, ce qui implique l’utilisation de bateaux sous pavillon français au 1er registre.
En tant que maître d’ouvrage, RTE est co-responsable du respect des droits des travailleurs sous-traitants et de leur sécurité, quel que soit le niveau de sous-traitance.
La direction doit assumer ses responsabilités sociales : nous attendons des engagements clairs !