Comment accompagner correctement la transition énergétique ?
« La décarbonation est en marche » et RTE est au cœur de ce bouleversement. Or en l’absence de réel chemin vers la sobriété énergétique en France, la consommation d’électricité n’étant pas à notre main, nous ne pouvons que travailler sur la capacité du réseau. Nous sommes confrontés à une explosion des demandes de raccordement au réseau, tant de la part des clients industriels que des producteurs d’énergie renouvelable. Face à cette montée en puissance, l’activité de RTE a considérablement augmenté, et avec elle, la charge de travail des agents. Cette transition énergétique est une bonne nouvelle pour la planète, mais qu’en est-il de nos conditions de travail ?
La charge s’alourdit, la qualité se dégrade Comme nous l’évoquions déjà dans une communication en juillet dernier (Aux FC aussi, le Projet d’Entreprise est source de mal-être), beaucoup d’équipes sont en surchauffe, certaines sont clairement débordées, du fait de leur activité directe (Direction Clients Services, délégations, Direction Juridique, etc.). Mais plus largement, des agents d’autres activités sont également épuisés, nous le constatons tous les jours : un accroissement d’activité dans un service impacte l’ensemble des équipes qui gravitent autour, de la communication aux achats ou à la comptabilité, en passant par les RH. De plus, pour répondre à cette demande exponentielle, l’entreprise est tentée de rogner sur la qualité. Les dommages collatéraux sont nombreux : erreurs, surcharges, dégradations des conditions de travail, perte de sens au travail, une somme de causes multifactorielles qui conduit à l’accroissement de l’accidentologie et du mal être au travail. Cette situation n’est pas tenable dans la durée.
Des recrutements insuffisants et le statut des IEG piétiné Pour faire face à cette situation, RTE recrute massivement. C’est une bonne chose, mais il est essentiel que ces recrutements respectent le statut des IEG. Des agents sont recrutés à des échelons allant parfois jusqu’à 12 alors que ce dernier est censé représenter l’ancienneté dans les IEG. Cette situation génère des inégalités de traitement fortes et se fait parfois au détriment des agents recrutés (la prise d’échelons étant une des composantes principales de la hausse de rémunération sur la carrière). Une embauche à un NR supérieur, ou une revalorisation de la grille pour mieux coller aux rémunérations du marché permettrait de rendre RTE plus attractif tout en respectant le statut des IEG (qui protège nos droits et nos conditions de travail). Quant au recours de plus en plus important aux entreprises externes pour pallier ce manque d’effectifs (nous avons parfois 3 prestataires pour 1 agent RTE), cela remet sérieusement en question la maîtrise de nos compétences en interne, à brève échéance, sans parler des surcoûts associés.
Des conditions de travail dégradées : l’entassement dans les locaux En parallèle, ces recrutements en masse ne s’accompagnent pas d’une réflexion suffisante sur les conditions de travail. Les locaux existants deviennent saturés, et les agents se retrouvent entassés, sans qu’une véritable stratégie à long terme d’acquisition de nouveaux locaux ne soit mise en place. Nous ne pouvons accepter que nos conditions de travail se détériorent au nom d’une augmentation de l’activité qui ne prend pas en compte les besoins du terrain.
Nous revendiquons :
La transition énergétique est une opportunité et une nécessité qui doit porter tant sur la stabilité technique du réseau que sur une stabilité physique, psychique et morale de nos agents soumis à une surcharge de travail. Les effets sur l’activité ne sont pas un épiphénomène mais bien une orientation durable et doivent être considérée comme tels pour se dimensionner à hauteur du défi !
Vos représentant·es CGT en CSE FC
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