Comme tous les domaines de la société, la médecine occidentale hérite d’une histoire esclavagiste et coloniale. Des chercheurs, des militants et des médecins s’interrogent sur cet héritage, et pointent les façons dont il impacte les corps et le soin.
La chercheuse Delphine Peiretti Courtis explique ainsi comment la médecine occidentale s’est construite en parallèle d’un discours sur les inégalités raciales, utilisé pour justifier l’esclavage. Au 19 siècle, la médecine devient un allié objectif de la colonisation, en se targuant de démontrer l’infériorité des peuples africains. Les hommes noirs sont présentés comme plus robustes, moins sensibles à la douleur, car plus frustres). Les femmes noires sont décrites comme de bonnes mères, plus proches de l’animalité que les Occidentales. Ces préjugés racistes ont construit un pan de la médecine et celle-ci ne s’en est pas encore tout à fait débarrassé.
Comme l’idée que les « femmes africaines » accouchent mieux que les autres, alors qu’elles ont plus de césariennes que la moyenne, souligne la sociologue Priscille Sauvegrain. Elle a étudié le « terme ethnique », une pratique médicale basée sur l’idée que les « femmes africaines » accouchent plus tôt que les autres, dénuée de fondement scientifique. Pourtant selon, une étude anglaise, l’explication serait plus sociale que biologique : “Les femmes nées dans certains pays du Commonwealth auraient des fins de grossesses plus à risque et finalement des durées de grossesse plus courtes parce qu’elles sont dans des situations sociales beaucoup plus défavorables et que ce stress social avec aussi les hormones du stress qui y sont émises, favoriserait un déclenchement plus précoce du travail.”
Ce que fait le racisme à la santé : épisode 4/4 du podcast La santé autrement (radiofrance.fr)